Dans la série Faille (2016 - 2025), je fabrique et je détourne des outils du monde artisanal et agricole au service d’un travail métaphorique, répétant le même geste durant des heures ; mécanisant le corps et usant le temps. Ce projet est un hommage au geste répété du monde ouvrier et de mes expériences comme préparateur de commande, livreur et ouvrier agricole. En exportant le geste du travail hors de son contexte, il devient trace, révélant alors sa grâce et sa poésie. Les failles qui surgissent de ces performances sont les symboles d’une fracture sociale, gestuelle et plastique.
« Dans cette fixation, mieux dans cette célébration d’un mouvement, maniant un outil adapté, inventé et fabriqué même par l’artiste pour servir son dessein, comment ne pas penser à la noblesse du geste maîtrisé de l’ouvrier soucieux du bien faire ? Comment ne pas penser aussi aux gestes répétés, eux souvent vides de sens, de ceux qui travaillent devant une machine, à l’usine ou au bureau ?
Plus généralement même, comment ne pas penser à ce qui fait notre vie à tous, tournant sur elle-même, répétant des gestes, épuisant le temps.»
Extrait de l’article : Valentin Capony ou la dynamique du geste de Philippe Brunel pour le site Rhône estampes
(http://www.rhonestampe.fr)
In the series Rift (2016–2025), I create and repurpose tools from the artisanal and agricultural worlds to serve a metaphorical purpose, repeating the same gesture for hours; mechanizing the body and consuming time. This project is a tribute to the repetitive gestures of the working class and to my own experiences as an order picker, delivery person, and farm worker. By exporting the gesture of labor out of its original context, it becomes a trace, revealing its grace and poetry. The rifts that emerge from these performances symbolize a social, gestural, and visual fracture.
« In this fixation—or rather, this celebration of a movement, wielding a tool designed, invented, and even crafted by the artist to serve their purpose, how can one not think of the noble, precise gesture of the worker committed to doing their work well? How can one not also think of the repetitive, often meaningless actions of those who labor in front of machines, in factories, or at desks? More broadly still, how can one not reflect on what shapes all our lives, spinning in circles, repeating gestures, exhausting time itself? »
Extract from : Valentin Capony ou la dynamique du geste de Philippe Brunel for the website Rhône estampes
(http://www.rhonestampe.fr)







